"C'est le portrait d'une génération. Celle qui a grandi dans les
années 1980, bercée par les chansons pop-rock de David Bowie, d'Oasis ou
de The Smiths (d'où le titre). Une génération qui dévore autant qu'elle
dévale une génération qui entretien encore quelques illusions et feint
d'y croire.
Dans ce The queen is dead, écrit à la première
personne (par la voix d'Éloïse), tout va très vite: chapitres brefs,
scènes saisies au vol, souvenirs violents, instantanés vite effacés,
gorgées d'alcool sur fond d'accords enlevés de guitares, l'arrivée du
premier enfant (la petite Prune), les amitiés renouées, le temps qu'on
ne peut rattraper. Tout cela forme une sorte de bric-à-brac où se
mélangent les épisodes de la vie (celle de la narratrice et celle des
autres), comme si on passait à vive allure les extraits d'un best of
d'une gloire passée ou attardée du rock, du temps où ce terme avait
encore un sens et du contenu. Un vrai tourbillon ce roman, tout y est
sens dessus dessous: «Quel était le sens de tout cela? Ma vie avait-elle
d'ailleurs un sens, devait-elle en avoir un, est-ce que la vie de qui
que ce soit avait un sens?…»
On est aussi bien à Paris qu'à
Carcassonne, à New York qu'à Santa Barbara ou Dallas (comme les séries
télévisées du même nom). Dans la ronde des personnages, on retrouve
Charles Bukowski, Iggy Pop, Delphine Seyrig, Alain Bashung, Morrissey,
le leader de feu les Smiths, sorte de dandy inverti, quelque chose entre
Oscar Wilde et James Dean. On vous l'a dit: le portrait (de face) d'une
génération…"
The queen is dead d'Aurélia Bonnal, Buchet Chastel, 174 p., 16 €.
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